Bien que le projet suscite de vives inquiètes auprès des défenseurs de l’environnement, le land du Brandebourg a validé le jeudi 9 janvier la vente d’un terrain de 300 ha destiné à la future méga-usine de Tesla. À sa vitesse de croisière, cette Gigafactory devra produire 500.000 voitures électriques par an. C’est de cette gigantesque usine que les Model Y et Model 3 sortiront dès juillet 2021.
40 millions d’euros pour l’achat d’une parcelle de 300 hectares
L’État allemand du Brandebourg a acté la cession de 300 hectares de terrain au constructeur automobile américain Tesla. La parcelle qui abrite une vaste forêt est située à quelques encablures de Berlin et accueillera la première gigantesque usine européenne de Tesla. D’un montant de 40,91 millions d’euros, la transaction devra être néanmoins validée par une expertise externe, qui débutera au courant de janvier 2020.
La première phase de la construction de l’usine consistera à défricher 70 hectares, puis 120 hectares de forêt. Soucieux de son impact dans l’environnement, Tesla a promis de replanter dans d’autres régions allemandes 3 fois plus d’arbres abattus.
4 milliards d’euros d’investissement pour un projet très ambitieux
Si le coût total du projet quant à lui est estimé à 4 milliards d’euros, l’entreprise américaine profitera d’une bouffée d’oxygène avec une aide de 300 millions d’euros accordée par le gouvernement du Land de Brandebourg.
La Gigafactory 4 ne servira pas qu’à construire des véhicules destinés au marché européen. Selon Tesla, cette usine jouera un rôle majeur pour la fabrication de batteries lithium-ion et de motorisation pour répondre à la forte demande sur le Vieux Continent. Les Model Y et Model 3 seront les premiers à y voir le jour. Le site situé dans la banlieue berlinoise devra également abriter un centre d’ingénierie, R&D et de design.
Cette usine viendra renforcer la cadence de production de Tesla, après le lancement de la troisième Gigafactory de Shanghai qui a officialisé la sortie de ses 15 premières voitures le 30 décembre 2019. Une fois l’usine de Berlin opérationnelle, elle devrait d’abord employer 3.000, puis 8.000 personnes à terme.
Tesla en retard sur son planning à cause de la présence d’espèces protégées ?
Des contraintes écologiques, notamment liées à la présence de certains animaux et d’espèces végétales protégés, pourraient venir contrecarrer les plans de Tesla en Allemagne. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une forêt primaire, les terres vendues au géant californien de la voiture électrique hébergent une importante population de chauves-souris dont l’hibernation s’achève fin février ou en mars.
Le problème réside dans le fait que ces chiroptères sont en voie de disparition, ce qui rend très délicate la moindre possibilité pour les déplacer. Et pour couronner le tout, la saison d’accouplement des chauves-souris démarre dès leur sortie de l’hibernation. Prendre le risque de les perturber fortement pourrait avoir de graves conséquences sur leur cycle de reproduction.
De son côté, l’entreprise du milliardaire américain Elon Musk est prise par le temps, puisqu’elle doit achever la phase de défrichage avant la saison de reproduction prévue vers le 27 février. À toutes fins utiles, la meilleure solution qui s’offre au constructeur américain est de procéder au déplacement des chauves-souris pendant leur hibernation, sauf que la démarche requiert l’obtention d’une autorisation spécifique.
Même si Tesla s’est engagé en faveur de la protection environnementale, il est évident que la construction de cette usine viendra quelque peu chambouler l’existence des nombreux animaux qui vivent dans cette forêt dédiée à la sylviculture.