Avec « l’Airbus des batteries », l’Europe veut produire ses propres accumulateurs et s’affranchir de la dépendance vis-à-vis du marché asiatique, mais également américain. Lancé à l’initiative de la Commission de l’Union européenne, le projet pharaonique vise à construire plusieurs des usines européennes pour fabriquer sur le continent des batteries électriques destinées principalement à l’automobile.
Une usine pilote pour donner vie à un projet très ambitieux
Dans la matinée du jeudi 30 janvier, le Président français Emmanuel Macron ainsi que son ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire se sont rendus en Charente pour le lancement d’usine pilote pour la fabrication de batteries européennes. L’événement tant attendu qui officialise de la mise sur orbite du « Airbus des batteries » a été rehaussé par la présence de plusieurs représentants du gouvernement allemand.
⚡️🔋 @Total, via @Saft_batteries, et @GroupePSA, via @Opel, lancent le projet de construction d’une ligne pilote de fabrication de #batteries 🇪🇺 pour véhicules électriques 🚗🔌
— Saft (@Saft_batteries) January 30, 2020
Plus d’informations ci-dessous ⤵️https://t.co/1x7hj4lyA6#ElectricVehicles #eMobility pic.twitter.com/Kw7zgOyYKv
C’est dans la petite commune de Nersac (2.400 habitants) qu’Emmanuel Macron a déposé la première pierre de cette usine pilote destinée au développement de nouvelles technologies. D’une superficie totale de 24.000 mètres carrés, la nouvelle usine de l’entreprise française Saft sera également dédiée à la production de batteries électriques haute performance.
D’un coût total de 200 millions d’euros, cet investissement permettra de produire des batteries dont les performances seront améliorées, aussi bien en matière d’autonomie que sur le plan du temps de recharge. Les premières batteries 100% européennes sortiront de cette usine mi-2021. L’usine contribuera à créer 150 emplois sur site, auxquels il faut ajouter une quarantaine de postes à Bordeaux.
L’Europe veut ses propres batteries lithium-ion
Principalement soutenu par l’Allemagne et la France, « l’Airbus des batteries » vise à combler le retard de l’Europe dans le secteur. Dans la foulée, cette initiative permettra de créer de nouveaux emplois.
Bien entendu, le consortium européen sera en mesure de capter une partie des revenus générés par le lucratif marché des batteries lithium-ion, pilier central d’une transition écologique déjà amorcée en Europe. Unis contre tous, notamment contre les Américains et les Asiatiques, les Européens ambitionnent de produire 1 million de batteries électriques par an (environ 10 à 15% des besoins du marché) d’ici à 2030.
Ainsi, l’Europe pourra soutenir sa politique dans la production de voitures électriques et gagner en indépendance vis-à-vis de ses fournisseurs, qui jusque-là, on prit une sérieuse avance. Avec les batteries fabriquées localement, les Européens espèrent ainsi en réduire le prix. Pour cause, la batterie à elle seule présente environ 40% du coût d’un véhicule électrique.
Pour rappel, « l’Airbus des batteries » est un projet européen soutenu par plusieurs pays dont la France, l’Allemagne, la Pologne, la Belgique, la Finlande, etc., et industriels (PSA, Total, BASF, Solvay, etc.). En décembre 2019, le projet a reçu une enveloppe de 3,2 milliards d’euros de la part de la Commission de l’Union européenne.